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Chapitre 5 - Décollage

Aurelie

Dernière mise à jour : 1 déc. 2023




Prochainement en ligne.


Jean se retourne vers Hélène. Ils ont marché pendant des heures et le groupe commence à montrer des signes de fatigue. Une vingtaine de personnes se sont montrées solidaires durant toute la traversée.

 

Hélène observe l’homme à ses côtés. Il semble infatigable.

-          Je ne vous en ai pas parlé car je n’étais pas certain de pouvoir le faire mais je suis pilote et mon avion m’attend. Souhaitez-vous m’accompagner ? Lui annonce Jean.

 

Voyant son inquiétude dans son regard celui-ci poursuit.

-          Je vais vérifier si je peux transporter d’autres membres de notre groupe. J’aimerais que vous soyez mes premiers passagers. Rajoute-t-il avec le sourire.


Surprise Hélène ne comprend pas.

-          Pourquoi nous aidez-vous ?

 

L’homme les regarde avec tristesse,

-          J’ai connu la guerre en Europe. Ancien militaire j’ai été témoin de beaucoup de souffrances, et de familles dévastées.

Vous vous retrouvez seule avec un enfant en bas âge c’est dangereux pour vous ici. Les soldats sont partout et vous devez absolument vous mettre à l’abri. C’est une longue histoire mais pour résumer, je suis né en Algérie et je suis ici pour mes affaires, j’ai été surpris par la guerre moi aussi. Ancien vétéran et pilote je souhaite vous apporter mon aide.

 

Je peux vous ramener en France, je vous propose donc d’en profiter.

Je suis ici pour vous servir. Sourit-il en se mettant au garde à vous.

 

Touchée par sa gentillesse, Hélène accepte submergée par l’émotion. Cela fait bien longtemps qu’elle se sent seule, et la providence semble enfin répondre à son appel. Elle a terriblement besoin de cette main tendue en ce moment.

Touché par ses larmes, l’homme s’approche d’elle, la prends doucement par les épaules et ajoute d’une voix douce et posée,

 

-          Nous sommes arrivés. Je vais m’occuper des formalités. Cela peut être un peu long. J’espère pouvoir organiser le transport de l’ensemble de notre groupe et partir cet après-midi. Déclare-t-il sérieusement. Seriez-vous disposé à m’attendre ici ?

 

Hélène accepte d’un hochement de tête, reprenant son calme.

-          Je vous remercie. Sans votre aide, je me demande comment j’aurais pu entreprendre cette traversée.

 

Hélène et David, fatigués par leur longue marche, acceptent de se reposer et patientent au sein du reste du groupe, assis sur le sol.

Le bâtiment était auparavant un lieu militaire. La majorité des soldats français l’ont déserté, ayant perdu la guerre. Les édifices vides servent d’accueil désormais aux réfugiés en attente de départ.

 

Avec assurance Jean se tourne vers le reste du groupe avec lequel ils sont arrivés.

-          Bonjour à tous, pour ceux qui le désire je peux vous conduire en France. Qui serait intéressé ? Attention ce n’est pas sans risques, nous devons franchir les lignes ennemies.

 

Le danger est bien réel, mais personne ne souhaite prolonger plus longtemps leur séjour. Les incertitudes en tant de guerre sont trop aléatoires.

 

Jean s’assure de la disponibilité de son avion et entame les formalités auprès des autorités françaises encore présentes sur place. Débordées elles peinent à gérer l’afflux des réfugiés.

L’ancien militaire s’efforce de planifier le transport de tous les passagers supplémentaires. Malheureusement il est limité par le nombre de places disponibles. Le quota est déjà dépassé, certains d’entre eux n’auront pas la possibilité de s’assoir.

Grâce à son statut de vétéran, et son grade antérieur, ainsi qu’à son expérience d’aviateur chevronné, il peut accéder rapidement et sans contrainte à son jet. Ses décisions ne font pas non plus l’objet de contestations.

 

Une fois les volontaires réunis, le groupe se dirige vers l’avion et s’y installe.

 

Jean prend les commandes, active les moteurs et, avec confiance, accomplit les procédures nécessaires pour le décollage. L’ancien militaire positionne l’aéronef sur la piste prévue, prêt à prendre de l’élan.

Après avoir obtenu l’autorisation, l’appareil accélère, et prend son envol.

 

Le commandant diffuse son annonce au moyen du microphone, exigeant impérativement que tous se conforment à ses directives, s’agissant d’une question de survie. Il requiert un silence absolu et l’extinction totale des lumières pendant la traversée afin de passer inaperçu. Fort de son expérience en tant qu’ancien aviateur de guerre, Jean mobilise ses anciens réflexes de combat, évitant ainsi d’être repéré par l'ennemi.

En altitude, il survole l’Algérie, au plus près du sol afin d’échapper aux radars ennemis, dans une obscurité totale. L’avion opère, les feux éteins. La situation est risquée mais le contexte exige cette discrétion, constituant le seul moyen de garantir une issue favorable.

La puissance des moteurs est réduite au maximum afin de minimiser leur bruit, permettant ainsi le survol des lignes ennemis avec la plus grande discrétion possible. Tout le monde retient son souffle, la manœuvre est périlleuse et la tension palpable.

 

La chance est avec eux ; cette nuit, la lune est noire et le ciel est plongé dans une obscurité totale.

David ne perçoit pas les visages mais ces derniers demeurent graves. Tous remuent les lèvres et récitent une prière silencieuse. David n’y échappe pas. La tension est palpable autour de lui.

 

Au même moment, l'ange apparaît, se positionne au côté de David et lui adresse un sourire. Il s’envole au loin et revient.

Le nécessaire est fait ; l’avion est protégé, et va passer au travers sans être repéré. Il n’a pas à s’inquiéter.

 

Les minutes s’égrènent et quelques instants plus tard un grésillement annonce la voix du capitaine

-          Mesdames et Messieurs je vous annonce que nous venons de traverser les lignes ennemies, nous ne risquons plus rien. Gardez malgré tout, les lumières éteintes au cas où ils enverraient des avions à notre recherche.

 

Tout le monde se congratule joyeusement. Jean, après avoir effectué son annonce, se retourne le regard pétillant et observe l’ensemble du groupe. Ils ont réussi. Il doit encore rester vigilant mais le plus dur est passé désormais.

Il est heureux d’avoir pu les aider, pour lui la solidarité est importante, cela permet de sauver des vies.

 

Il se rendra auprès des autorités le lendemain afin de voir s’ils ont encore besoin de ses services pour d’autres traversées. Il est hors de question de laisser familles, femmes et enfants sans protection.

Il doit travailler, il a une entreprise à faire tourner, mais ses compétences de pilote sont importantes. Il y en a encore trop peu. La guerre précédente avait fait tellement de ravages. Beaucoup de ses compagnons avaient disparu.

 

-          Je vous remercie, commandant

Ce dernier regarde David posté à ses côtés.

 

-          Il n’y a pas de quoi mon garçon. Si tu es bien sage tu peux rester auprès de moi dans la cabine mais surtout ne touche à rien.

 

David accepte, se glisse sur un strapontin et observe la vue. Au début, inquiet par les secousses, et la tension liée au danger, il finit par se détendre et découvre le plaisir de voler. Son sourire apparaît. Il n’a pas été aussi calme depuis si longtemps.

 

Quelques heures plus tard, ils atterrissent en France sains et saufs, accueillis par les autorités. Finalement, le drame s’est transformé en moments positifs grâce à la générosité d’un ancien pilote. Jean propose au groupe de régler l'hôtel. Il peut les aider, il a les ressources nécessaires. Tous acquiescent et le remercient.

-          Merci c’est généreux. Nous ne savons pas comment exprimer notre gratitude.

-          Vous me remercierez quand tout cela sera fini par un bon petit repas tous ensemble, propose-t-il.

 

Hélène regarde son fils les larmes aux yeux. Elle est confiante ce ne sera pas facile mais la chance enfin lui sourit et la providence lui a amené cet homme. Désormais ils sont sains et saufs.            

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